Montmurat toujours à la pointe des dernières évolutions en matière d’équitation et de connaissance du cheval se devait d’essayer cette nouvelle science et a eu un rendez-vous vendredi dernier avec Marie Lamore, saddle fitteuse (si ça se dit ?) qui exerce dans les yvelines et qui a créé sa société Amplitude Sellerie.
Alors qu’est-ce que le saddle fitting ?
En réalité, nous ne pouvons pas parler de cette pratique comme quelque chose de réellement nouveau. Il existe depuis longtemps de bons selliers réputés qui fabriquent des selles sur mesure pour le dos de nos montures, qui vérifient l’état de nos selles et les corrigent si nécessaire pour les adapter. Ils étudient donc à l’ancienne le dos de nos montures et prennent des mesures.
De mon point de vue, je dirai que dans notre monde de société de consommation poussée à l'extrême cette pratique s’était perdue. On entend partout des cavaliers, non propriétaires de chevaux en majorité, qui s’offrent le luxe d’une selle personnelle adaptée à leurs petites fesses fragiles et qui l’utilisent sur tous les chevaux de club qu’ils montent. Vu l’état du matériel proposé dans la plupart des club, nous ne pouvons réellement leur en vouloir. Pourtant, cela parait évident qu’une selle ne doit pas seulement être adaptée au cavalier, elle doit aussi et peut-être même avant tout, être adaptée au dos du cheval.
Aussi avec cette nouvelle vague de recherche du bien-être de l’animal pour obtenir le meilleur de lui-même (ostéopathe, podologue équin, acuponcteur, shiatsu, phytothérapie, éthologie…etc), il n’est pas étonnant que ce métier retrouve sa place dans le monde de l’équitation, sous couvert d’une appellation anglo-saxonne moderne.
Donc le saddle fitting pourrait être résumé en la recherche du matériel adapté à un couple cavalier cheval.
Récit d’une visite type de saddle fitting :
Le mythe du centaure ?
Le matériel ne peut être adapté au cavalier et au cheval que si le couple concorde. Il va de soi qu’un cheval dont le dos est censé accueillir une selle de 18 pouces sera fait pour un cavalier dont les mesures sont aussi de 18 pouces. S'il y a discordance, nous privilégierons le respect du dos de la monture, alors le cavalier se confrontera soit à une selle trop petite et il sera comprimé dans sa position, soit à une selle trop grande et il essaiera de trouver son équilibre en étant trop en avant ou trop en arrière… La première mesure prise est donc la longueur entre le garrot et la remontée de la croupe et parallèlement la longueur du fémur du cavalier. Ces mesures doivent être quasiment identiques. Oh joie ! Montmurat mesure 40 cm et mon fémur mesure 40 cm, un tout pile, ouf ! Cette mesure permet de définir la taille du siège nécessaire, en l’occurrence ici du 17’ (j’ai une 17,5’, passons…).
Etat du dos…
De nombreux points sont également vérifiés ou mesurés par notre saddle fitteuse, dont le travail est très complémentaire d’un travail d’ostéopathe. Elle regarde les points de compression du dos, elle mesure le point d’équilibre, elle compare les deux côtés pour tester l’équilibre musculaire du cheval, elle regarde également brièvement ses dents à la recherche de dents de loup éventuelles. Enfin, à l’aide d’un outil d’architecte (une réglette souple) elle mesure l’ouverture du garrot et deux autres lignes du dos. Mesures qu’elle reporte sur du papier millimétré et qui lui permettra de comparer lors de prochaines visites l’évolution du cheval.
Elle montre au cavalier les gestes à effectuer avant de seller un cheval : passer ses doigts le long de la colonne en appuyant un peu pour décontracter, en général le cheval s’affaisse. Ensuite appuyer au passage de sangle, le cheval se grandit.
La selle…
Elle étudie la selle avant de la poser sur le dos du cheval : parallélisme de l’arçon, état des matelassures.
Selle + cheval…
Elle pose la selle nue sans tapis, ni amortisseur, ni sangle. L’écart entre le pommeau et le garrot doit être de 3 doigts (OK pour ma Devoucoux), l’écart entre l’épaule du cheval et les sanglons de 3 doigts également (OK aussi). La colonne doit être bien dégagée pour permettre aux vertèbres d’évoluer (OK). Enfin, elle passe sa main à plat entre le dos et les matelassures, la main doit glisser sans forcer, sans soulever la selle. Quelques matelassures sont un peu enfoncées sur ma selle, mais rien d’alarmant, il faut garder l’amortisseur qui sert également à compenser le manque de musculature de Montmurat de chaque côté du garrot.
Visite très riche et intéressante auprès de Marie qui est très agréable : souriante, passionnée, professionnelle. Elle me donne de précieux conseils pour l’achat de ma future selle portugaise que je vais désormais pouvoir concrétiser… à suivre.
Post publié par Audrey.